Les kinés libéraux et les assistants médicaux, une relation impossible

Publié par 30 octobre 2024

Alors que les premiers postes d’assistants médicaux, voulus par le Ministère de la Santé, se mettent en place auprès des médecins généralistes, certains kinés libéraux regrettent de ne pas pouvoir en profiter même si les autorités publiques soulignent que d’autres engagements et d’autres dispositifs existent par ailleurs.

Le kiné libéral et ses devoirs en matière de recrutement

La période estivale reste la période, durant laquelle les kinés libéraux recherchent le plus des remplaçants pour pouvoir profiter de vacances bien méritées. Bien que chaque kiné libéral puisse se faire assister ou remplacer tout au long de l’année, l’été représente un pic de demandes pour les masseurs kinésithérapeutes, ayant décidé d’exercer leur profession en tant que remplaçant. Plusieurs contrats existent, du contrat de remplacement au contrat de collaboration libérale (CCL) et les règles spécifiques à chacun de ces contrats doivent être bien connues des kinés libéraux. Que ce soit pour pouvoir partir en vacances, pour alléger leur emploi du temps ou pour préparer un départ à la retraite, faire appel à un autre kiné libéral ne représente pas le seul besoin en termes de recrutement pour les cabinets de kinésithérapie.

Lorsqu’un jeune kiné libéral s’installe dans une maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) ou qu’il intègre un cabinet de kinésithérapie, comprenant déjà plusieurs confrères ou consœurs, il bénéficie de collaborateurs, le déchargeant des principales tâches administratives (prise de rendez-vous, gestion de la facturation, gestion des emplois du temps,…).  En revanche, lorsqu’un kiné libéral exerce seul, il devra alors assumer toutes les tâches qui lui incombent ou recruter un (e) assistant(e) qui pourra prendre tout ou partie de ces tâches administratives. N’est-ce pas le rôle dévoué par la Réforme de la Santé aux assistants médicaux ?

Les assistants médicaux, des partenaires pour les kinés libéraux ?

La réforme « Ma Santé 2022 » avait fait droit à une revendication déjà ancienne des médecins en officialisant la création d’au moins 4.000 postes d’assistants médicaux d’ici à la fin de l’année 2022. S’inscrivant dans une vaste réforme du système de santé, cette annonce avait fait couler beaucoup d’encre et susciter beaucoup d’interrogations. Depuis, ces créations sont désormais mieux connues des professionnels de santé. Les aides pour la création de ces postes d’assistants médicaux sont réservés exclusivement aux médecins généralistes. Les seules extensions envisageables à ce jour ne concernent que certaines spécialités, qui seront identifiées dans les mois à venir. En revanche, toutes les autres professions de santé ne sont pas concernées, et le kiné libéral ne peut donc pas prétendre au recrutement d’un assistant médical. Il ne peut pas y prétendre en demandant à bénéficier de l’aide financière de l’État (environ 50.000 € par an), mais peut toujours recruter un collaborateur, dont la dénomination pourra être différente, mais dont les missions seront les mêmes que celles de l’assistant médical, imaginé par la réforme de notre système de Santé.

Quelles missions pour le collaborateur d’un kiné libéral au quotidien ?

Car si le Ministère de la Santé explique que la création de ces nouveaux emplois est destinée à libérer du « temps médical » pour les médecins, c’est exactement l’objectif d’un masseur kinésithérapeute cherchant à recruter une secrétaire médicale ou un collaborateur. Il suffit de prendre connaissance des missions assignées à ces assistants médicaux pour comprendre qu’ils répondent à une véritable attente de la part des kinés libéraux, à savoir :

  • Gérer les appels téléphoniques,
  • Gérer les prises de rendez-vous et les emplois du temps,
  • Accueillir les patients,
  • Prendre la tension et vérifier l’état vaccinal et les dépistages
  • Faire le suivi du dossier médical
  • …..

Si certains kinés libéraux ont fait part de leur déception face à cette aide au recrutement qui n’est réservé qu’aux médecins, les autorités publiques ont répondu que des aides financières et matérielles existaient aussi pour les kinés et les autres professionnels de santé dès lors qu’ils s’engageaient à plus de coordination entre eux, que ce soit à travers les maisons de santé pluriprofessionnelles, ou les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS). Une manière douce d’inciter les kinés libéraux et les autres professionnels de santé à délaisser l’exercice isolé, qui nécessite ce besoin d’assistant médical. Pas sûr que le message soit celui, que les kinés libéraux voulaient entendre….

Et vous, comprenez-vous que ces assistants médicaux soient réservés aux seuls médecins ? Quelles aides selon vous pourraient être instituées pour accompagner les kinés libéraux à s’entourer de collaborateurs ?

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