Quelles sont les motivations des kinés libéraux en France ?

Publié par 19 juillet 2018

Pas une semaine ne se passe, sans qu’un article ne fasse état des difficultés d’une commune ou d’un territoire pour attirer un kiné libéral. S’il est impossible de pouvoir lister toutes ces tensions, cela doit aussi interroger en essayant de comprendre ce qui motive les kinés libéraux dans le choix de leur lieu d’installation.

Devenir kiné libéral, des motivations à identifier ou une vocation ? 

 

On parle souvent des difficultés pour l’hôpital public notamment de recruter des masseurs kinésithérapeutes, une grande majorité des diplômés préférant s’installer en tant que kiné libéral. Dans le même temps, on ne cesse de souligner à quel point certaines régions de France souffrent d’une pénurie de kinés libéraux et plus généralement de professionnels de santé. Les collectivités locales rivalisent d’imagination pour attirer les kinés libéraux sur leur territoire, en multipliant les aides et les incitations en tout genre. Cela interroge cependant quant à la motivation des professionnels eux-mêmes.

 

Avant de vouloir attirer un cabinet de kinésithérapie sur son territoire, chaque collectivité devrait avant tout s’interroger sur les motivations profondes. Pourquoi s’installe-t-on comme kiné libéral sur telle ou telle commune plutôt que sur telle ou telle autre ? Quelles sont les motivations de ces futurs kinés libéraux ?

 

C’est bien en connaissant leurs attentes et leurs envies, qu’il sera possible de les satisfaire et donc de les attirer. Si chacun essaie de comprendre l’origine de ces vocations, on peut regretter qu’il n’existe pas, à ce jour, d’études plus ambitieuses et générales sur le sujet.

La rémunération n’est pas le seul critère pris en compte pour les futurs kinés libéraux

 

Chaque situation est unique et personnelle avant tout, rendant la compréhension de ces motivations plus difficile. Pourtant, on retrouve des caractéristiques communes, quelle que soit la région concernée. Interrogé par les journalistes locaux, Ludovic Champs, kiné libéral à Vire dans le Calvados (14), explique sa difficulté à recruter un collaborateur pour faire face à une demande à laquelle il ne peut pas répondre seul.

 

« C’est difficile de trouver. J’ai pourtant tout essayé. J’ai passé une annonce à la radio, dans le journal, sur Facebook, je me suis inscrit sur des sites spécialisés, j’ai posé des affiches, j’ai également essayé par bouche-à-oreille… ».

 

Cela démontre bien, que la rémunération n’est pas le seul critère à prendre en compte, lorsque l’on cherche à attirer des kinés libéraux. En l’occurrence, le kiné libéral recherché ici ne chômerait pas au vu de la patientèle en attente ; et il bénéficierait en outre d’aides financières conséquentes puisque Vire est définie comme une zone très sous-dotée. L’aide à l’installation et l’exonération d’impôt pendant 5 ans ne suffisent pas à attirer les kinés libéraux. Même si certains s’orientent vers la forme libérale de la profession pour des questions financières, ces dernières ne représentent pas les seules recherches du futur kiné libéral.

Le kiné libéral en quête de conditions de travail optimales !

 

Ce sont les conditions de travail, mais aussi le cadre de vie, qui peuvent faire la différence, à en croire Ludovic Champs. S’il n’a pas reçu beaucoup de réponses, il a néanmoins pu comprendre, à travers celles qui ont au moins le mérite d’exister, que le cadre de vie était fondamental pour réussir à attirer. Et en la matière, les demandes sont aussi diverses que variées, comme il l’a expliqué :

 

« Les exigences ne sont pas financières, mais concernent la vie quotidienne et c’est ça qui pose problème. Un couple est venu me voir. Il recherchait un cabinet pas trop loin de Paris. Un autre souhaitait s’installer dans un endroit où il pouvait faire du parapente à proximité… ».

 

La ruralité devient alors un obstacle difficile à surmonter. Et si chaque territoire de l’Hexagone peut s’appuyer sur ses propres richesses, aucun terroir ne pourra satisfaire à chacune de ces exigences parfois très spécifiques. Et ce qui est vrai pour les kinés libéraux se vérifient pour les autres professions médicales et paramédicales, mais aussi plus généralement pour toutes les professions indépendantes. Serait-ce alors un signe adressé aux collectivités locales de tout faire pour rendre leur territoire plus attrayant ou un signal d’alarme destiné à modérer les prétentions des futurs kinés libéraux en quête d’un lieu d’installation ? La question a au moins le mérite d’être posée, quant à la réponse qui y sera apportée ….

 

Et vous, quelles sont les motivations premières qui pourraient vous conduire à privilégier un lieu d’installation par rapport à un autre ? Avez-vous conscience de participer à un service d’intérêt général en acceptant de vous installer dans une zone sous-dotée ?

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