Pourquoi parler de kinésithérapie après un cancer du sein ?
Chaque année, des milliers de femmes affrontent un cancer du sein. Selon l’Institut National du Cancer :
- 61 214 nouveaux cas de cancer du sein en France métropolitaine en 2023
- Âge médian au moment du diagnostic : 64 ans
- Taux d’incidence : entre 1990 et 2018, le nombre annuel de nouveaux cas de cancer du sein chez la femme a presque doublé, passant de 29 970 à 58 400 cas annuels, soit +1,1 % par an en moyenne ; entre 2010 et 2023, la progression a été plus faible, estimée à +0,3 % par an.
- 12 757 décès en 2022, en baisse de 1,2 % par an entre 2012 et 2022
- Âge médian au moment du décès : 74 ans
- Prévalence estimée à 913 089 personnes en 2017.
Après l’opération et la chirurgie, les traitements (radiothérapie, chimiothérapie ou hormonothérapie) ou parfois la reconstruction mammaire, le corps et l’esprit sont profondément marqués. Les cicatrices, la perte de mobilité, les douleurs et les troubles lymphatiques font partie du quotidien de nombreuses patientes.
C’est ici que la kinésithérapie prend tout son sens. Grâce à des techniques adaptées ou à une spécialisation en oncologie et/ou sénologie, le kinésithérapeute aide à retrouver un mouvement fluide, à réduire la douleur, à prévenir le lymphœdème et à reprendre une vie plus sereine.
La rééducation kiné post cancer du sein ne se limite pas à “bouger un peu le bras”. C’est un vrai soin, à la fois physique et psychologique, qui accompagne chaque patiente dans son retour à l’équilibre.
Quels sont les bienfaits de la kinésithérapie après un cancer du sein ?
Retrouver la mobilité et réduire la douleur
Après une chirurgie mammaire, il n’est pas rare de ressentir une raideur de l’épaule, un gonflement suite à une mauvaise circulation de la lymphe ou une perte de masse et donc de force musculaire. Le kiné propose des exercices ciblés, des mobilisations manuelles et parfois un massage doux pour restaurer la mobilité articulaire et apaiser la douleur.
L’idée est également d’apprendre aux patientes à réaliser elles-mêmes ces exercices et massages. Ces gestes simples redonnent confiance. De plus, ils permettent de reprendre des activités de la vie quotidienne sans appréhension.
Prévenir les complications comme le lymphœdème
Un enjeu majeur de cette rééducation kiné est la prévention du lymphœdème. C’est un gonflement du bras dû à une mauvaise circulation lymphatique. Grâce à des techniques de drainage manuel lymphatique, le kinésithérapeute favorise une meilleure prise en charge de ce risque.
Résultat : moins de sensation de lourdeur, moins de douleur, et une meilleure qualité de vie pour chaque patiente.
Comment la kinésithérapie aide-t-elle pendant le traitement du cancer du sein ?
Soutenir le corps pendant la radiothérapie et la chimiothérapie
La radiothérapie et la chimiothérapie peuvent provoquer une grande fatigue ainsi que des troubles musculaires. Les séances de kinésithérapie permettent de maintenir une mobilité physique, d’entretenir les mouvements, de réduire les oedèmes et de préserver la souplesse de la peau.
Un exercice adapté entre deux sessions de traitement peut faire toute la différence dans la gestion de la douleur et du ressenti corporel.
Améliorer la récupération après l’opération et la reconstruction mammaire
Après une opération ou une reconstruction mammaire, les tissus sont fragiles. Le kinésithérapeute intervient avec des gestes doux, un massage manuel spécifique autour de la cicatrice (massage, mobilisation douce, étirements) et des exercices progressifs pour réhabituer le bras et l’épaule aux gestes du quotidien.
Objectif : reprendre progressivement les charges, les efforts et les habitudes de vie avec plus de confort.
Quelles techniques sont utilisées en kinésithérapie pour les patientes atteintes de cancer du sein ?
Les techniques manuelles et le drainage lymphatique
La rééducation repose beaucoup sur le manuel : massage, étirements, mobilisations. Le drainage lymphatique est une technique essentielle pour prévenir les gonflements et améliorer la circulation lymphatique. Chaque séance est adaptée au cas de la patiente, à son traitement en cours et à son niveau de fatigue.
Les exercices et l’éducation thérapeutique
Le kiné propose aussi des exercices progressifs, souvent centrés sur l’épaule, le bras et la zone mammaire. Cela aide à restaurer la force musculaire, la souplesse et la coordination des mouvements. Au-delà du physique, la rééducation inclut un volet éducatif. En effet, apprendre à gérer les troubles, à adapter la charge des activités quotidiennes et à repérer les signes précoces d’un lymphœdème.
Quel est le rôle d’un kinésithérapeute dans le parcours de soin d’une patiente atteinte d’un cancer du sein ?
Un soutien au long cours
Le kinésithérapeute n’intervient pas seulement en post-chirurgie. Il accompagne la patiente à chaque étape. Pendant le traitement, après l’opération, lors de la reconstruction mammaire, et même plusieurs années après si des troubles persistent. Chaque séance s’inscrit dans un suivi global, en coordination avec les autres professionnels de santé.
La place de la kinésithérapie en sénologie
La sénologie, c’est la spécialité médicale consacrée au sein et à ses pathologies. Dans ce cadre, le kinésithérapeute occupe une place clé aux côtés des oncologues, chirurgiens, radiothérapeutes et infirmiers.
Sa mission est d’assurer une prise en charge globale des suites de la chirurgie mammaire, de la reconstruction, de la radiothérapie ou encore du traitement médicamenteux.
Concrètement, la rééducation en sénologie permet de limiter les séquelles physiques, d’améliorer le ressenti corporel et de redonner de la souplesse aux tissus après l’opération.
Cette approche pluridisciplinaire garantit que chaque patiente bénéficie d’un accompagnement complet, où le kiné contribue directement à la qualité de vie et à la réussite du parcours de soin.
Une prise en charge personnalisée et humaine
Chaque cas est unique : âge, type de chirurgie mammaire, effets secondaires du traitement, contexte de vie… Le kinésithérapeute adapte ses techniques et ses conseils. Son rôle, c’est aussi d’écouter, de rassurer, et de redonner confiance en son corps. Parce qu’une bonne rééducation, c’est à la fois du soin physique et un accompagnement psychologique.
Conclusion : pourquoi la rééducation kiné post cancer du sein est-elle indispensable ?
En conclusion, la rééducation est une étape incontournable pour retrouver confort, autonomie et confiance après une chirurgie mammaire ou une reconstruction.
Grâce à des techniques douces, des exercices adaptés et une prise en charge globale, le kiné aide chaque patiente à réduire la douleur, à préserver sa mobilité et à prévenir les complications comme le lymphœdème.
En clair : le kinésithérapeute est un allié indispensable, à la fois professionnel de santé et partenaire de vie pour mieux traverser cette étape. Et pour plus d’informations sur les techniques de soin et de rééducation, découvrez le blog de Topaze, Les Nouveaux Kinés : toute l’actualité et nos guides et conseils sur la kinésithérapie et la physiologie en quelques clics !
