Comment la taxe lapin pourrait-elle changer la gestion des rendez-vous chez les kinés ?

 

Un sujet qui fait bondir (de rire ou de colère ?) : la taxe lapin kiné

 

En France, près de 28 millions de rendez-vous médicaux seraient manqués chaque année. Et les kinésithérapeutes ne sont pas épargnés : un patient qui ne prévient pas, c’est un créneau perdu, une prise en charge retardée et un problème économique bien réel. Pour tenter d’y remédier, une nouvelle mesure a fait son grand retour dans les débats publics : la fameuse taxe lapin. Son principe ? Faire payer une pénalité aux patients qui ne se présentent pas à leur consultation. Mais est-ce vraiment la solution pour régler les absences non justifiées ? Et surtout, quel impact cela pourrait-il avoir sur le système de santé et la pratique des professionnels ?

 

Qu’est-ce que la taxe lapin kiné, et pourquoi fait-elle débat ?

 

Une mesure pour responsabiliser les patients

 

L’idée est simple : lutter contre les rendez-vous non honorés en instaurant une pénalité pour les patients qui ne se présentent pas à leur consultation sans annulation préalable. Concrètement, chaque patient absent pourrait se voir facturer un montant fixé par le professionnel de santé. Une manière d’inciter à plus de responsabilité.

Il reste assez difficile de chiffrer précisément les rendez-vous non honorés chez les kinés libéraux ; cependant, on retrouve les raisons conduisant à l’instauration de cette taxe lapin dans un communiqué de janvier 2023. Publié par le Conseil national de l’Ordre des médecins et de l’Académie de médecine, ce texte présente le constat que « chaque semaine, 6% à 10% des patients ne se présentent pas à leur rendez-vous, ce qui correspond à une perte de temps de consultation de près de deux heures hebdomadaires pour le médecin quelle qu’en soit la discipline ».

La plateforme Doctolib avait également conduit une enquête en se fondant sur les 30 millions de rendez-vous pris entre septembre et octobre 2022. Cette analyse soulignait elle que 3,4% des rendez-vous auprès d’un médecin généraliste pouvaient être considérés comme des lapins. Ce taux grimpait à 4,5% pour les autres professions, dont les kinés libéraux.

Près de 5% de lapins peuvent donc désorganiser totalement un cabinet de kinés libéraux ou un centre de santé. En n’annulant pas leur rendez-vous, les patients empêchent les kinés de contacter un patient en attente de soins. Par conséquent, l’offre de soins de chaque professionnel de santé (nombre de patients pris en charge) s’en trouve directement impactée.

Ces lapins induisent également une perte de rémunération pour ces professionnels de santé et les structures de soins. Les kinés libéraux, comme les autres soignants, insistent pour souligner que cette pénalisation financière ne constitue pas une « source de revenus ». Elle a surtout pour vocation d’établir une sanction visant à faire changer les comportements.

En bref, cette mesure apparaît comme un levier financier et organisationnel bienvenu. Cette taxe pourrait donc servir de rappel à l’ordre… et de solution dissuasive. Oui, mais…

 

Une mesure controversée chez les professionnels de santé

 

Si certains médecins et kinésithérapeutes saluent cette mesure, d’autres s’interrogent. Qui percevra cette taxe ? Le professionnel ? L’Assurance maladie ? Et surtout : comment la mettre en place sans alourdir la charge administrative des libéraux déjà en flux tendu?

De nombreux professionnels de santé redoutent d’autre part un système trop rigide, voire contre-productif. En pratique, certains patients ne manquent pas leur rendez-vous par manque de respect, mais à cause d’imprévus, de soucis de santé ou encore de contraintes de transport. La taxe lapin pourrait donc être perçue comme une double peine, faute de traiter le problème au cas par cas.

 

Quels seraient les effets de la taxe lapin sur la pratique des kinésithérapeutes ?

 

Un effet potentiellement positif sur l’organisation

 

Pour les kinésithérapeutes, un rendez-vous manqué n’est pas seulement une perte de temps : c’est aussi une perturbation du système de soins. Chaque créneau vide, c’est une prise en charge repoussée, un patient en attente supplémentaire et un agenda à réorganiser en urgence. En instaurant une taxe, certains professionnels espèrent limiter les absences non justifiées.

De plus, un cadre plus strict encouragerait les patients à annuler leurs rendez-vous à temps, libérant ainsi des places pour d’autres. C’est un gain de temps, d’argent et d’efficacité pour le cabinet.

 

Des conséquences financières et relationnelles à surveiller

 

Malgré ses avantages, on comprend le revers de la médaille : la taxe lapin kiné pourrait fragiliser la relation médicale entre le praticien et son patient. Là où la confiance prime, une pénalité pourrait créer de la tension. Certains patients pourraient se sentir stigmatisés ou chercher à contourner le système, par exemple en annulant tardivement.

Sur le plan financier, tout dépendra du mode de collecte : une taxe directe versée au professionnel pourrait compenser une perte d’activité, mais elle risque aussi de complexifier la gestion des consultations. Une solution intermédiaire pourrait être d’intégrer la taxe à la plateforme de prise de rendez-vous, pour automatiser le rappel et le suivi. Le futur décret précisant les contours de cette pénalité financière nous le dira.

 

Quelles sont les alternatives pour limiter les rendez-vous non honorés ?

 

L’importance des rappels et de la communication

 

Avant d’en arriver à une pénalité, les kinésithérapeutes disposent d’autres leviers de communication : affichage en cabinet, SMS, plateformes de rendez-vous, notifications automatiques, ou encore des outils comme Topaze Air Kiné, qui permet de gérer son agenda de façon fluide. Ces systèmes de rappel permettent de réduire les absences non justifiées de près de 30%.

Un bon rappel, c’est un soutien discret mais efficace : il aide le patient à se souvenir de son rendez-vous tout en améliorant la gestion médicale et financière du cabinet.

 

Miser sur la relation de confiance et la responsabilisation

 

Les kinésithérapeutes sont avant tout des professionnels de santé de proximité. Créer un lien solide avec les patients, expliquer les conséquences d’une absence ou d’une annulation tardive, c’est souvent plus efficace qu’une taxe. En sensibilisant à la valeur du temps et du soin, on favorise une prise de conscience collective.

Certains médecins préfèrent déjà cette voie : discussion ouverte, conseil bienveillant, ou simple rappel des règles du cabinet. Une solution humaine, moins rigide mais souvent plus durable.

 

Conclusion : Alors, la taxe lapin kiné : fausse bonne idée ou vraie révolution ?

 

La taxe lapin kiné divise, mais elle a le mérite de poser la question du respect du temps des professionnels et du civisme en général. Si son application pratique reste floue, son objectif (fluidifier les agendas, limiter les absences et redonner de la valeur aux consultations) est légitime.

Reste à savoir si cette mesure sera adoptée telle quelle, ou si d’autres solutions émergeront : plateformes plus performantes, rappels intelligents, ou campagnes de sensibilisation. Car au fond, le vrai enjeu, c’est de réconcilier le patient et le professionnel. L’objectif ? Que chaque place dans l’agenda serve à ce qu’elle devrait toujours servir : un soin utile, dans un système de santé plus fluide et plus respectueux pour tous. Et si vous voulez éviter les lapins, essayez le logiciel de gestion Topaze Air Kiné ! Un sms est envoyé automatiquement à votre patient la veille de son rendez-vous !