Blog 5 Kiné au quotidien 5 Le scraping en kinésithérapie : quand une pratique ancestrale s’invite dans les cabinets modernes

Le scraping en kinésithérapie : quand une pratique ancestrale s’invite dans les cabinets modernes

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    Longtemps cantonné à l’image d’une technique médicale alternative un peu obscure, le scraping s’est progressivement imposé dans les cabinets de kinésithérapie. Entre héritage ancestral, outils modernes et exigences cliniques, le grattage (en VF) intrigue autant qu’elle questionne. D’où vient-elle vraiment ? Pourquoi séduit-elle autant les kinés aujourd’hui ? Et surtout, comment l’utiliser intelligemment sans tomber dans l’effet de mode ? Décryptage d’une pratique à la croisée des époques.

    L’histoire du scraping

    Bien avant que les cabinets de kinésithérapie ne se remplissent d’instruments en acier poli et aux courbes sophistiquées, le scraping existait déjà. Sous une autre forme, certes, mais il existait. Une genèse qui remonte à plusieurs siècles et qui a vu le jour en Chine, avec le traditionnel Gua Sha. Une pratique ancestrale qui consistait (et qui existe encore aujourd’hui) à gratter la peau avec des outils simples du quotidien. Nous pouvons citer des pierres, des cornes ou encore des cuillères. Le but ? Rétablir la circulation de l’énergie vitale. Il n’est pas rare de voir des images du Gua Sha avec des peaux marquées d’importantes traces rouges. Si cela peut nous effrayer, ces traces rouges n’étaient alors pas perçues comme un effet secondaire, mais bien comme la preuve d’un travail thérapeutique efficace et réussi.

    Avec le temps, ces pratiques ont voyagé dans les quatre coins du globe et ont été transformées, notamment en Occident. Et à partir de la fin du XXᵉ siècle, notamment dans les pays anglo-saxons, le grattage quitte peu à peu le champ des médecines traditionnelles pour entrer dans celui des thérapies manuelles modernes. Rebaptisé IASTM (Instrument Assisted Soft Tissue Mobilization), il se structure, se codifie et s’intègre dans les prises en charge en rééducation, en particulier dans le domaine du sport. Aujourd’hui, le scraping est devenue courante en kinésithérapie, à la croisée des traditions anciennes et de la pratique clinique contemporaine.

     

    Le scraping, concrètement, c’est quoi ?

    Merci pour ce voyage temporel très enrichissant (il faut l’avouer) mais concrètement, c’est quoi le scraping ? Pour les non-initiés, le grattage en kinésithérapie consiste à utiliser des instruments rigides (généralement en acier inoxydable) pour mobiliser les tissus mous. Ces outils, aux formes variées, permettent au kinésithérapeute de glisser sur la peau du patient avec une pression contrôlée, souvent après application d’un gel ou d’une huile. L’objectif de cette pratique n’est pas de gratter pour gratter mais bien de travailler sur les tissus musculaires afin de repérer les zones de restriction. Le contact instrument–peau offre un retour tactile très précis au praticien. Ainsi, il peut identifier des zones plus denses, moins mobiles ou sensibles. C’est là que le scraping prend tout son sens : il agit comme un prolongement de la main du kiné.

    Des bienfaits multiples

    Sur le plan mécanique, la mobilisation des tissus vise à améliorer leur glissement, à réduire certaines adhérences et à redonner de la mobilité là où elle fait défaut. Sur le plan physiologique, le scraping provoque une hyperémie locale, c’est-à-dire une augmentation de la circulation sanguine. Cela favorise les processus de réparation tissulaire. Côté patient, cela se traduit souvent par une diminution de la douleur et une sensation réelle de relâchement, parfois immédiate. Son efficacité repose donc sur une combinaison de plusieurs facteurs : stimulation mécanique, réponse neurophysiologique à la douleur et amélioration de la mobilité tissulaire.

    Et le scraping n’est pas une technique isolée ni miraculeuse. En effet, il trouve sa pertinence et son efficacité lorsqu’il est intégré dans une prise en charge globale, associée à des exercices thérapeutiques, du renforcement, du mouvement et une éducation du patient. Pour ce qui est de la pratique du scraping, celui-ci est utilisé aussi bien dans les pathologies aiguës que chroniques, notamment pour les tendinopathies, les douleurs musculaires persistantes, certaines cicatrices ou encore les troubles liés au surmenage sportif. Le protocole reste relativement simple sur le papier : évaluation clinique, choix de l’outil, réglage de la pression, durée limitée et réévaluation systématique.

    Une technique qui ne s’improvise pas

    Si le scraping peut donner l’illusion d’une technique simple – après tout, il s’agit de faire glisser un instrument sur la peau – il n’en est rien. C’est une pratique technique, qui nécessite une formation spécifique et une bonne compréhension de l’anatomie, de la physiologie et des mécanismes de la douleur. Se former au scraping passe aujourd’hui par des formations dédiées à l’IASTM. Elles sont proposées par des organismes spécialisés, souvent en lien avec la kinésithérapie du sport ou les thérapies manuelles modernes. Ces formations abordent le choix des outils, les indications, les contre-indications, la gestion de la pression et l’intégration du scraping dans un plan de traitement cohérent.

    Le scraping est donc une pratique de kinésithérapie relativement technique et nécessite d’être formé, ainsi que de prendre des précautions. Par exemple, il est contre-indiqué de pratiquer le scraping avec des patients souffrant d’hypertension non contrôlée, de troubles de la coagulation, de dysfonction rénale, ou encore chez ceux portant des implants actifs comme un pacemaker, un défibrillateur interne ou une pompe implantable. Il nécessite également une vigilance particulière chez les personnes âgées, les patients sous anticoagulants ou présentant une fragilité cutanée.

    Avant de pratiquer le scraping, le kiné doit informer le patient, obtenir son consentement et expliquer les effets attendus comme les effets secondaires possibles. C’est une question d’éthique, mais aussi de bon sens clinique.En définitive, le scraping illustre parfaitement l’évolution de la kinésithérapie moderne : une profession qui sait puiser dans les pratiques anciennes, les adapter, les questionner et les intégrer dans une approche fondée sur le raisonnement clinique et les données scientifiques. Entre tradition et innovation, le scraping – s’il est bien pratiqué – est un outil pertinent et efficace.

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