L’accès direct aux kinésithérapeutes officiellement et définitivement adopté

Publié par 30 octobre 2024

La réponse à une revendication ancienne des kinés libéraux

C’est un sujet qui revient régulièrement dans les débats s’agissant de l’amélioration de l’organisation des soins de ville en général et la contribution des kinés libéraux en particulier. Depuis des années, les masseurs kinésithérapeutes demandent que leur soit accordé l’accès direct, afin de libérer du temps médical aux médecins. Non seulement, les kinés libéraux soulignent depuis des années que cette mesure pourrait participer à lutter efficacement contre la désertification médicale, mais l’ensemble de la profession déclare depuis longtemps être prête à relever le défi.

Ces dernières années, ces délégations de compétences (l’accès direct constitue une forme incontestable de cette délégation) ont été discutées et même parfois testées. Pourtant, les différentes expérimentations n’ont jamais été concluantes, dans la mesure où elles n’ont jamais pu être pleinement déployées. De multiples blocages sont venus entraver, ce que l’Ordre des Masseurs Kinésithérapeutes qualifient d’ »évolution naturelle ».

 

En ce début d’année 2023, le sujet faisait partie de la loi dite RIST, qui proposait d’autoriser l’accès direct aux infirmières en pratique avancée, aux masseurs kinésithérapeutes et aux orthophonistes. Si la proposition semblait satisfaire, dans un premier temps, le comité de liaison des différents ordres professionnels concernés, la colère des médecins s’est très vite faite entendre. On pouvait craindre à un nouvel abandon. Toutefois, ce 9 et 10 mai 2023, le Parlement a définitivement et officiellement permis cet accès direct.

Un premier pas déjà salué par la profession dans sa majorité 

 

Les futures générations de kinés libéraux se souviendront de cette loi pour « l’amélioration de l’accès aux soins par la confiance aux professionnels de santé ». La loi sera promulguée (et donc effective) dans les 15 jours, c’est-à-dire avant le début du mois de juin. La prise en charge en accès direct d’un patient (et donc sans prescription médicale) par un kiné libéral sera possible dès lors que ce dernier exerce dans :

 

  • Un établissement de santé,
  • Un établissement (ou service) social et médico-social,
  • Une maison de santé pluridisciplinaire (MSP)
  • Un centre de santé,
  • Une équipe de soins primaires ou spécialisés.

 

Cet accès direct permettra au kinésithérapeute d’accueillir sa patiente ou son patient pour un maximum de 8 séances. Le kiné libéral, dans le cadre de cet accès direct, devra systématiquement adresser au patient et au médecin traitant de ce dernier, le bilan initial et le compte-rendu des soins dispensés. À ce stade, il reste à définir les modalités de prise en charge de ces consultations.  Bien que certains professionnels estiment que les restrictions soient encore trop importantes, force est de constater que l’avancée est majeure pour la profession.

 

Le même mois a également officialisé l’expérimentation de l’accès direct aux kinésithérapeutes dans le cadre des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). L’expérimentation se déroulera dans 6 départements pour une durée de 5 ans. La Haute Autorité de Santé et l’Académie nationale de médecine doivent rédiger les modalités de la mise en œuvre de cette expérimentation.

 

Si les kinés libéraux sont déjà nombreux à s’être félicités de cette avancée, les médecins se sont, eux aussi exprimés, en condamnant une mesure, qui n’est pas selon eux en faveur de l’amélioration du parcours de soin des patients. Quoi qu’il en soit, c’est aujourd’hui un débat clos.

 

Et vous, comment ressentez-vous cette évolution pour les kinés libéraux ? Estimez-vous qu’à terme, l’accès direct sera pleinement généralisé à tous les kinés libéraux ? 

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