Blog 5 Innovations kiné 5 Ondes de choc vs ultrasons : quelles différences en cabinet de kinésithérapie ?

Ondes de choc vs ultrasons : quelles différences en cabinet de kinésithérapie ?

Sommaire

    En kinésithérapie, deux techniques instrumentales tiennent souvent le haut de l’affiche : les ondes de choc et les ultrasons. Toutes deux reposent sur des vibrations, mais leurs effets n’ont rien de comparable. Entre stimulation mécanique et échauffement tissulaire, ces deux approches ont chacune leur terrain de jeu. Alors, comment bien les différencier, et surtout, quand (et comment) les utiliser ?

    Dans le quotidien d’un cabinet de kinésithérapie, certaines machines suscitent toujours un peu de curiosité, presque de fascination. Parmi elles, deux stars se partagent la vedette : les ondes de choc et les ultrasons. Deux techniques qui, sur le papier, semblent jouer dans la même cour. En effet, on se dit souvent que ces derniers envoient des ondes dans les tissus pour les stimuler pour les stimuler. Mais en réalité, chacun a ses spécificités. Autrement dit, ondes de chocs et ultrasons ne boxent pas dans la même catégorie.

    Les ondes de choc, d’abord. Pour les non-initiés, celles-ci reposent sur l’émission d’ondes acoustiques à haute pression, brèves et intenses, capables de traverser les tissus pour y provoquer un micro-traumatisme contrôlé. On parle ici d’énergie, de vitesse et d’impact. Ces impulsions, qu’elles soient radiales ou focales, créent une sorte d’électrochoc mécanique qui réveille les tissus endormis. À l’inverse, de leur côté, les ultrasons fonctionnent sur un principe plus feutré : des ondes mécaniques sinusoïdales à haute fréquence (au-delà de 20 kHz), envoyées de manière continue ou pulsée. Ici, pas de percussion, mais de la vibration. Cette onde douce chauffe localement, augmente la circulation, assouplit les structures, et améliore la perméabilité cellulaire.

    Pour vulgariser, les ondes de choc délivrent une onde de pression courte et puissante, tandis que les ultrasons délivrent une vibration plus fine et continue. Leur profondeur d’action diffère aussi : une onde de choc peut atteindre jusqu’à plusieurs centimètres dans les tissus, tandis que la pénétration des ultrasons dépend de leur fréquence. Ces divergences physiques expliquent pourquoi elles ne s’utilisent pas pour les mêmes indications, ni avec la même intensité. Justement.

     

    Comment (bien) utiliser les ondes de choc et les ultrasons en cabinet ? 

     

    En pratique, dans le quotidien du kiné, les ondes de choc s’emploient surtout comme outil de relance. L’appareil, souvent plus sophistiqué et plus coûteux que celui des ultrasons, délivre des impulsions rapides sur la zone ciblée : tendons, fascias, insertions, calcifications. Une séance dure rarement plus de dix minutes, le temps de transmettre entre 1000 et 3000 impulsions. En général, trois à cinq séances espacées suffisent pour observer une évolution notable.

    L’idée n’est pas de masser mais de provoquer une réaction : relancer la vascularisation, stimuler les fibroblastes, réveiller la mécanique de réparation. En clair, on secoue un tissu qui s’était résigné. Le patient, lui, ressent souvent une gêne ou une douleur brève pendant la séance, mais l’effet recherché se joue dans les jours suivants.

     

    Ce n’est pas un traitement miracle, c’est un déclencheur.

     

    D’ailleurs, la séance d’ondes de choc s’intègre rarement seule : elle est suivie de travail excentrique, d’étirements, de renforcement. L’objectif reste la réadaptation fonctionnelle, pas la simple analgésie.

    Les ultrasons, eux, jouent dans un registre plus doux. L’appareil est presque devenu un classique du cabinet : un transducteur, un peu de gel, et la sonde qui glisse lentement sur la peau. La séance dure elle aussi quelques minutes, mais le ressenti est radicalement différent : une chaleur diffuse, parfois une légère vibration, rarement une douleur. En mode continu, l’effet thermique domine ; en mode pulsé, c’est l’effet mécanique qui prime. Les ultrasons cherchent principalement à faciliter la circulation, réduire les tensions et aussi préparer le tissu à la mobilisation. Le kiné peut les employer avant une séance d’exercices pour assouplir une zone raide, ou après un effort pour favoriser la récupération. Là encore, c’est l’intégration dans un protocole global qui fait la différence. Utilisés seuls, les ultrasons ont un effet modéré ; utilisés en complément, ils peuvent améliorer la tolérance à la rééducation, limiter la douleur, et favoriser la régénération locale.

    En cabinet, le choix entre les deux techniques dépend donc moins de la mode que du diagnostic : une tendinopathie d’Achille chronique ? L’onde de choc s’impose. Une raideur musculaire après immobilisation ? L’ultrason sera plus adapté. Une épaule calcifiante ? L’onde de choc peut fragmenter le dépôt et stimuler la résorption. Une cicatrice fibreuse ? Les deux peuvent se compléter. Tout est question d’intention thérapeutique et de timing.

     

    Biologie, effets et indications

     

    Sur le plan biologique, ces deux modalités ne provoquent pas les mêmes cascades cellulaires. Les ondes de choc déclenchent une réaction en chaîne : activation des fibroblastes, stimulation de la néo-vascularisation, libération de facteurs de croissance. En clair, elles réparent en perturbant. Mais ces effets ont leur revers. L’application peut être douloureuse, la tolérance variable selon les patients, et la standardisation encore incertaine. Les protocoles diffèrent d’un appareil à l’autre, et toutes les études ne sont pas unanimes. Certaines tendinopathies réfractaires répondent bien ; d’autres, beaucoup moins. Cela n’enlève rien à l’intérêt de la technique, mais rappelle qu’elle doit s’intégrer dans une prise en charge globale.

    Les ultrasons, de leur côté, agissent sur un mode plus progressif : la vibration entraîne un échauffement local, favorise l’échange cellulaire, améliore la circulation et la souplesse tissulaire. Forcément, les ultrasons se distinguent par leur tolérance et leur facilité d’utilisation. Ils ne traumatisent pas le tissu, ne nécessitent pas de récupération particulière, et peuvent être employés en phase plus aiguë — à condition d’adapter les paramètres.

     

    En termes d’indications, les ondes de choc gardent la palme sur les tendinopathies chroniques : épicondylite, épaule calcifiante, tendinopathie d’Achille, fascia plantaire. Partout où un tissu s’est figé, elles peuvent ré-activer la cicatrisation. Les ultrasons, eux, trouvent leur utilité dans les douleurs musculaires, les contractures, les raideurs ou les troubles circulatoires légers. L’un relance, l’autre entretient ; l’un agit fort, l’autre accompagne. Dans les deux cas, c’est le mouvement, ensuite, qui reste le vrai traitement.

    Finalement, la question n’est pas de savoir quelle technique est « meilleure », mais laquelle est la plus pertinente au bon moment. L’onde de choc est une onde de relance, l’ultrason une onde d’entretien. Et entre les deux, le kiné fait son choix, armé de son savoir-faire, de son ressenti, et de la réaction du patient. Car au bout du compte, la meilleure onde reste celle qui remet le corps en mouvement.

     

    Partagez votre avis en commentaire

    Soumettre un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

    Découvrez Topaze Air,
    LA solution kiné

    Conçue pour optimiser le temps passé par le kiné à ses tâches administratives, la solution Topaze Air Kiné gère de manière simple et efficace l’ensemble des tâches administratives de votre cabinet. Depuis la lecture de la carte Vitale du patient jusqu’à la facturation et la télétransmission des actes, Topaze vous facilite la vie !

    Découvrir Topaze

    Sommaire

      S’inscrire à la
      newsletter

      Chaque mois, recevez directement dans votre boîte mail des infos, conseils et offres exclusives pour mieux gérer votre activité libérale.


      S’inscrire à la
      newsletter

      Topaze Air Kiné : le logiciel qui vous facilite vraiment la vie.