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Kiné : 5 erreurs courantes à éviter lors de la rééducation d’un patient

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    La rééducation est souvent perçue comme une simple formalité dans le travail du kiné. En réalité, c’est un exercice d’équilibriste où chaque détail compte et où la moindre négligence peut compromettre la progression du patient. Entre douleur, adaptation permanente et communication parfois hésitante, certaines erreurs reviennent trop souvent. Voici celles qu’il faut absolument éviter pour accompagner efficacement chaque patient.

    À première vue, le métier de kinésithérapeute peut être perçu comme un métier simple, souvent méprisé par certains, qui estiment que celui-ci consiste uniquement à faire des étirements à ses patients. Évidemment, on ne vous apprend rien, la réalité est bien plus complexe. Ce n’est pas un concours mais la kinésithérapie reste l’une des pratiques de soins les plus exigeantes, parce qu’elle s’exerce à l’endroit le plus imprévisible du monde : le corps humain. Un corps qui ne réagit jamais exactement comme le précédent. Et c’est précisément cette complexité qui fait que, malgré la formation, malgré l’expérience, malgré les dizaines de patients rencontrés chaque semaine, on peut oublier les fondamentaux, notamment au niveau de la rééducation. Par négligence parfois, mais surtout par saturation. Parce que chaque séance doit jongler entre douleur, psychologie, pédagogie, adaptation permanente et contraintes de temps.

     

    Mais la rééducation reste l’élément clé, essentiel et donc non négligeable du métier de kinésithérapeute.

     

    Celle-ci exige une vigilance constante, presque obsessionnelle, pour éviter de passer à côté de quelque chose d’essentiel. Que l’on s’occupe d’une entorse de cheville banale mais capricieuse, d’un genou opéré qui refuse de tendre, ou d’un dos qui a décidé de faire grève, la rééducation n’est jamais un copier-coller d’un protocole et exige, au contraire, une compréhension fine, une analyse précise et une adaptation presque artisanale à chaque patient.

    C’est là que la vigilance devient primordiale : chaque erreur, même petite, peut ralentir la progression, créer de la frustration, voire pousser le patient à abandonner. Et un patient qui abandonne, ce n’est pas seulement un échec thérapeutique ; c’est une douleur qui s’installe, une fonction qui s’abîme, une confiance perdue. Et souvent, malheureusement, ces erreurs arrivent sans qu’on s’en rende compte. Parmi les nombreuses erreurs qu’un kinésithérapeute peut commettre lors de la rééducation, Topaze en a retenu 5, souvent les plus fréquentes et les plus problématiques lors de la rééducation d’un patient.

     

    1. Ignorer la douleur du patient ou minimiser ce qu’il exprime

     

    On le sait tous, la douleur est subjective, capricieuse, difficile à mesurer, et parfois même incohérente. Or, dans un métier où l’on voit défiler chaque jour des épaules qui grincent, des genoux qui tirent et des dos qui crient au secours, il est tentant de considérer la douleur comme une variable secondaire, un bruit de fond qu’on finit par relativiser. Mais minimiser ce que dit un patient, c’est oublier que sa perception n’a rien à voir avec la vôtre, celle du kiné. Pour lui, c’est son quotidien qui s’effrite, sa mobilité qui disparaît, sa peur qui monte. Et même si l’on sait qu’une douleur à 6/10 n’est pas la fin du monde, elle peut avoir un impact néfaste sur le quotidien de notre patient.

    Au-delà de la négligence, cette erreur est fréquente aussi et surtout parce que la douleur peut être mal exprimée par notre patient. Foutu problème de communication. Mais la conséquence est la même : un patient qui se sent ignoré perd confiance et se crispe. Et un patient crispé progresse mal. Pour éviter cette erreur, cela nécessite un effort simple mais qui peut être parfois négligé : écouter, reformuler, expliquer ce qui est normal, ce qui ne l’est pas, et ajuster les exercices en conséquence. Un patient qui se sent entendu, paradoxalement, a souvent moins mal.

     

    2. Proposer des exercices mal adaptés, trop faciles ou trop difficiles

     

    Ce n’est pas vraiment un secret : le dosage des exercices est un casse-tête permanent. Entre le patient trop prudent, celui trop motivé qui veut passer au niveau supérieur après trois répétitions, celui qui ne retient jamais la consigne, et celui qui enchaîne les séances après une journée entière assis, trouver le bon exercice, au bon moment, reste l’un des défis les plus complexes du métier. Et pourtant, c’est là que tout se joue. Un exercice trop facile entretient l’illusion de travailler sans apporter le moindre bénéfice. Un exercice trop difficile crée une réaction en chaîne faite de douleur, de découragement et d’abandon. Cette erreur est fréquente, simplement parce que le temps manque pour tester, ajuster, réévaluer tout en gérant le flot du cabinet.

    Pourtant, un exercice adapté, réellement adapté, change tout. Il permet de renforcer sans aggraver, d’améliorer sans brusquer, d’obtenir ces petites victoires qui motivent et structurent la progression. L’éviter demande de prendre quelques secondes pour observer un mouvement, ressentir la crispation du patient, analyser la coordination, et surtout, accepter de modifier le programme d’une séance à l’autre. Car la vérité, c’est que la rééducation n’est jamais linéaire.

    3. Manque d’écoute et de communication, comme si le patient devait deviner ce qu’on attend de lui

     

    Dans le feu de l’action, entre deux séances qui s’enchaînent, on peut facilement tomber dans un mode automatique où l’on explique moins, où l’on écoute à moitié, où l’on répond en hochant la tête. Pourtant, la communication reste l’un des éléments les plus déterminants de la rééducation. Un patient qui comprend ce qu’il fait, pourquoi il le fait et ce qu’il doit ressentir progresse toujours plus vite qu’un patient qui exécute des consignes sans saisir le sens de l’exercice.

    Ce manque de communication arrive souvent parce que le kiné pense aller plus vite en parlant moins, ou parce qu’il suppose que le patient se souvient de ce qui a été dit la semaine dernière. Spoiler : c’est très rarement le cas. Et quand quelqu’un ne comprend pas, il remplace l’information par son interprétation personnelle, ce qui est rarement une excellente stratégie biomécanique. L’éviter demande d’expliquer clairement, de reformuler, d’encourager le patient à verbaliser ce qu’il ressent – et parfois, simplement de lever les yeux et de poser une question. Une communication fluide fait gagner un temps fou, même si elle en fait perdre une minute sur le moment. Mais comme le dit le dicton : on est pas à une minute près.

     

    4. Négliger le travail à domicile, ou croire qu’un rappel oral suffit

     

    Le fameux exercice à faire chez soi est probablement l’élément le plus sous-estimé de la rééducation. Dans la tête du kiné, il est évident : simple, logique, indispensable. Dans celle du patient, il entre en concurrence directe avec le boulot, les enfants, la fatigue, la flemme, et ce petit canapé qui semble toujours appeler son nom. Résultat : la majorité des exercices prescrits disparaissent mystérieusement entre la sortie du cabinet et le retour à la maison. Cette erreur persiste parce qu’on suppose que le patient va s’en souvenir, qu’il va comprendre comment le faire, qu’il va trouver un moment. En réalité, sans explications précises et sans vérification régulière, l’exercice à domicile devient surtout un concept théorique.

    Pourtant, la rééducation repose sur la continuité. Ce qui se passe entre les séances compte autant que la séance elle-même. L’éviter demande de montrer réellement l’exercice, de le faire faire, de corriger, de donner des repères simples, voire de l’écrire ou de filmer rapidement avec le téléphone du patient. C’est du temps investi qui rapporte toujours, parce qu’un patient qui travaille chez lui revient plus vite, plus confiant et plus mobile.

     

    5. Oublier d’adapter le programme au fur et à mesure, comme si le patient restait figé dans le temps

     

    La rééducation est un processus vivant. Et pourtant, il arrive qu’un protocole se transforme sans qu’on s’en rende compte en un scénario figé, presque rituel. Les mêmes exercices, dans le même ordre, avec les mêmes charges, semaine après semaine. Cela arrive souvent par manque de temps, par routine, ou parce que le patient donne l’impression que « ça va mieux » alors qu’en réalité, il n’a pas progressé depuis trois semaines. Le problème, c’est que le corps humain n’aime pas la stagnation. Il s’adapte. Et quand il s’adapte trop, il cesse de progresser.

    L’erreur de ne pas réévaluer est probablement l’une des plus coûteuses. Elle crée une impression fausse d’évolution, entretient des compensations, et parfois même fait perdre des semaines entières de progression possible. L’éviter implique de tester régulièrement, de mesurer, de comparer, et surtout d’accepter de sortir du cadre prévu. Un programme efficace est un programme en mouvement. Et un patient qui sent sa rééducation évoluer reste engagé, motivé et optimiste – trois qualités qui font souvent plus pour son rétablissement que la meilleure des mobilisations articulaires. C’est ça être un excellent kiné.

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