Blog 5 Kiné au quotidien 5 Être kiné à mi-temps : la solution pour s’épanouir ?

Être kiné à mi-temps : la solution pour s’épanouir ?

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    De plus en plus de kinésithérapeutes choisissent de travailler à mi-temps. Non pas par contrainte mais pour trouver un équilibre entre bien-être personnel, qualité des soins et pérennité financière. Loin d’être une perte, ce choix peut au contraire renforcer la pratique clinique et ouvrir la voie à des modèles économiques innovants, notamment grâce aux prestations hors nomenclature. Topaze vous explique.

     

    Choisir d’exercer la kinésithérapie à mi-temps, ce n’est pas opter pour la demi-mesure. C’est en premier lieu, pour préserver sa santé physique et mentale, sans renoncer à l’exigence clinique. Et le mi-temps peut prendre plusieurs formes. Deux jours et demi répartis dans la semaine, demi-journées concentrées, un mix salariat/libéral ou une organisation en « blocs » (journées longues mais peu nombreuses). À chacun son équilibre, mais le dénominateur commun reste le même : moins d’heures facturées, plus de marge pour penser, former et récupérer.

    Au 1ᵉʳ janvier 2024, le Conseil national de l’Ordre recensait environ 109 000 masseurs-kinésithérapeutes. Parmi eux, près de 85 % exercent en libéral (ou en exercice mixte) et environ 15 % sont exclusivement salariés. Bien qu’à l’heure actuelle, aucun chiffre n’existe sur le nombre de kinésithérapeutes exerçant à mi-temps, l’Ordre signale une évolution du rapport au travail et une progression des formes d’exercice à temps partiel.

    Définir kiné à mi-temps dépasse la simple équation horaire. C’est un agencement professionnel qui mêle des choix organisationnels (répartition des demi-journées, jours off, alternance salariat/libéral), des choix cliniques (durée des séances, nature des bilans) et des choix de marché (offres hors nomenclature, forfaits, ateliers). Être kinésithérapeute à mi-temps, c’est accepter de repenser son rapport au soin. Ce positionnement est personnel, mais il obéit aussi à des contraintes matérielles et réglementaires qu’il faut connaître pour ne pas se tirer une balle dans le pied.

     

    Les avantages de la kinésithérapie à mi-temps

     

    Le cœur des avantages d’une activité à mi-temps tient d’abord à la préservation du corps. La kinésithérapie est un métier physique. Même une journée standard de cabinet, répétée des années durant, laisse des traces. Réduire le nombre d’actes quotidiens diminue l’usure cumulative. Moins de manipulations extrêmes, moins de contraintes sur les épaules et le rachis, moins de micro-traumatismes répétés. Autrement dit, travailler moins d’heures au bénéfice d’une meilleure récupération n’est pas de la paresse, c’est de la stratégie de carrière.

    Le gain cognitif et relationnel est au moins aussi important que le gain physique. La kinésithérapie n’est pas une succession de gestes mécaniques : elle repose sur une attention fine — écouter la plainte, analyser la mécanique, anticiper la réaction du corps. Cette attention s’érode dès que l’emploi du temps devient une succession ininterrompue de consultations. À mi-temps, la temporalité se dilate. En effet, on peut revoir un protocole entre deux patients, appeler un confrère pour discuter d’une anomalie, ou simplement noter une observation qui changera la séance suivante. De plus, le patient ressent directement cette meilleure attention et une meilleure qualité des soins.

    Justement, concernant la qualité des soins, les effets sont concrets et multiplicateurs. Disposer de temps et d’énergie permet d’effectuer des bilans initiaux et intermédiaires plus précis, d’ajuster finement les techniques et d’établir des objectifs réalistes et partagés. Moins pressé (et stressé), le kiné peut tester une variante technique, prolonger un apprentissage moteur, documenter une progression et, surtout, ré-expliquer un exercice jusqu’à ce qu’il soit bien compris.

    Point important, le mi-temps favorise par ailleurs l’intégration de la formation continue dans la trajectoire professionnelle. Avec un emploi du temps moins rempli, le praticien peut investir du temps dans des modules spécialisés, des lectures ciblées et des expérimentations cliniques contrôlées. Un vrai cercle vertueux : plus on forme, mieux on soigne , mieux on soigne, plus on se ressource.

     

    Mi-temps ne veut pas dire perte financière 

     

    Pour les plus inquiets, rassurez-vous, passer à mi-temps ne veut pas forcément dire une perte considérable de revenus, au contraire. En effet, en passant à mi-temps, il est possible de diversifier son offre en intégrant des prestations hors nomenclature. Il est utile de rappeler le cadre. La NGAP regroupe les actes conventionnés, c’est-à-dire ceux cotés et susceptibles d’être remboursés selon des règles établies. Ces actes forment le socle du soin remboursé, mais ils limitent la liberté tarifaire du praticien.

    Les prestations hors nomenclature recouvrent un champ large. Nous pouvons citer les massages de confort, bilans approfondis facturés, forfaits de réathlétisation, suivi sportif personnalisé, ateliers de prévention en entreprise, séances de coaching, ergonomie, etc. Elles ne sont pas prises en charge par l’Assurance Maladie et relèvent de la liberté tarifaire. Ce qui ne signifie pas tout et n’importe quoi, mais une liberté structurée par l’éthique et le marché. Selon la spécialisation et le territoire, ces prestations peuvent se négocier largement au-dessus d’un acte conventionnel. En effet, elles apportent du temps, du service et une valeur perçue distincte.

     

    Concrètement, c’est quoi la différence ?

     

    Pour que l’argument reste concret, un exemple chiffré, volontairement simplifié et illustratif : en prenant un tarif conventionnel indicatif de 16,13 € par acte, un praticien effectuant 30 actes par semaine en plein temps génère environ 483,90 € par semaine, soit environ 2 096,90 € par mois (conversion 52 semaines / 12 mois). Un kiné à mi-temps qui conserve 15 actes conventionnés par semaine produit 241,95 € hebdomadaires, et si ce même kiné ajoute 10 séances hors nomenclature facturées 60,00 € chacune (soit 600,00 € hebdomadaires), il totalise environ 841,95 € par semaine, soit environ 3 648,45 € par mois. L’addition est franche : avec une offre bien calibrée, il est théoriquement possible de compenser, voire de dépasser, le revenu d’un temps plein strictement conventionné. Ces chiffres omettent volontairement charges, cotisations et frais fixes ; ils servent à montrer le mécanisme, pas la réalité nette finale.

    Au-delà de la simple tarification, le mi-temps ouvre la porte à des modèles organisationnels adaptés : forfaits de suivi, ateliers collectifs (qui diffusent la valeur sur plusieurs participants), partenariats avec clubs sportifs ou entreprises, et séances premium plus longues. Ces approches permettent de lisser le revenu, de réduire les temps morts et d’augmenter la valeur perçue par le patient. Il y a toutefois des conditions de réussite. Le mi-temps ne doit pas se traduire par la compression de toute l’activité en deux jours surchargés. Cela annulerait les bénéfices physiques et cognitifs. Le développement d’une patientèle hors nomenclature prend du temps. Il nécessite du positionnement, du réseautage, parfois un léger investissement initial (équipement, communication) et une courbe d’apprentissage marketing que tous n’aiment pas, mais que beaucoup acceptent volontiers quand il s’agit de préserver leur métier. À bon entendeur.

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