Tarifs kiné libéral : comment bien fixer ses tarifs ?

tarifs kiné libéral
Published by 16 mai 2025

Une prise de décision délicate

Quand on débute en tant que masseur-kinésithérapeute libéral, une grande question revient toujours : comment fixer ses tarifs de kiné libéral ? Entre les obligations réglementaires, administratives et fiscales, les tarifs conventionnés ou non, les remboursements de l’Assurance Maladie, les attentes des patients, les tendances du métier et la réalité des charges, la réponse n’est pas si évidente. Et pourtant, bien poser les bases de sa tarification, c’est essentiel pour exercer sereinement, en toute légalité… et en étant rentable !

Dans cet article, on vous aide à y voir plus clair. Vous découvrirez comment calculer vos charges, comment fonctionne la cotation des actes et comment trouver le bon équilibre entre rentabilité et attractivité. Bref, tout ce qu’il faut pour fixer vos honoraires en toute confiance.

 

 

Comprendre vos charges pour définir un tarif réaliste

 

Des frais incontournables à anticiper

Avant de parler de tarif ou de cotation, il faut faire un détour par la case comptabilité. Car en tant que travailleur non salarié (TNS), le kinésithérapeute libéral assume seul l’ensemble des charges liées à son installation et son activité.

Ces charges incluent notamment :

  • Le loyer du cabinet (ou les frais liés à une maison de santé) ;
  • Le matériel médical de rééducation ;
  • Les abonnements logiciels (comme le logiciel de facturation et de télétransmission, etc.) ;
  • Les cotisations URSSAF, CARPIMKO (retraite, invalidité-décès) ;
  • Les assurances, dont l’assurance responsabilité civile professionnelle (obligatoire) ;
  • Les frais de déplacement, si vous exercez en tournée à domicile ;
  • Sans oublier les impôts, les frais bancaires, la comptabilité, etc.

Exemple concret : un kiné installé en zone semi-urbaine peut aisément cumuler 1 800 à 2 500 € de charges mensuelles selon son mode d’exercice.

Calculer son seuil de rentabilité pour un kiné libéral

Pour fixer ses tarifs kiné avec bon sens, il faut donc d’abord connaître son seuil de rentabilité. Cela revient à calculer :

Toutes vos charges professionnelles mensuelles ;

Le nombre de séances réalisables par mois (sans partir en burn out au bout de six mois);

Puis déterminer le revenu minimum par séance nécessaire pour couvrir ces charges et dégager un revenu.

📊 Exemple concret :

  • Charges mensuelles : 2 000 €
  • Objectif : 70 séances/semaine, soit ~280 séances/mois
  • Seuil de rentabilité par séance : 2 000 € ÷ 280 = 7,14 € (hors revenu personnel)

Ajoutez ensuite le revenu que vous souhaitez obtenir pour vivre confortablement tous les mois en fonction de votre situation personnelle. Si vous visez un revenu net de 3 000 € par mois, vous devrez générer environ 5 000 € HT de chiffre d’affaires, soit 17,85 € par séance en moyenne (sachant que le prix d’une séance de kiné au tarif conventionné est de minimum 16,13 €)

Ce calcul permet de comprendre pourquoi certains praticiens proposent, en plus des actes conventionnés, des soins non remboursés par la Sécurité Sociale (rééducation virtuelle, soins hors nomenclature, hypnose thérapeutique, etc.) à un tarif libre.

 

 

Encadré par la réglementation : respecter les tarifs conventionnels

 

Les tarifs kiné libéral par l’Assurance Maladie

Les actes de kinésithérapie remboursés sont encadrés par la NGAP (Nomenclature Générale des Actes Professionnels). Pour les kinés conventionnés, ces tarifs sont stricts, définis par l’Assurance Maladie.

Chaque acte de soin correspond à une lettre-clé (AMK, AMS, AMC…) et un coefficient. Le tarif est calculé selon la formule :

Tarif = Base (lettre-clé) × Coefficient

Par exemple :

  • Une séance de rééducation d’un membre dans le cadre du maintien de l’autonomie (code AMK6) = 2,21 € × 6 = 13,26 €

Ces honoraires conventionnels sont pris en charge à 60 % par la Sécurité sociale, et à 40 % par la mutuelle du patient.

 

Les actes hors nomenclature ou à honoraires libres 

Vous pouvez cependant proposer des soins non remboursés (séances de sport santé, massages bien-être, kiné du sport non prescrit, etc.). Dans ce cas, vous fixez librement vos tarifs, mais vous devez impérativement :

Attention : vous n’avez pas le droit de pratiquer des dépassements d’honoraires pour les actes remboursés (sauf exceptions rares, type exigence particulière du patient). Toute cotation NGAP doit rester dans les clous.

 

 

Tarifer intelligemment : entre stratégie, marché et bon sens

 

Observer les pratiques locales

Même si la NGAP s’applique à tous, le prix global d’une séance de kiné peut varier en fonction :

  • du temps passé avec le patient ;
  • du type de soin (rééducation simple ou technique avancée) ;
  • du lieu d’exercice (ville, ruralité, zone sous-dotée…) ;
  • des indemnités de déplacement si vous vous rendez au domicile du patient.

Renseignez-vous sur les habitudes tarifaires de vos confrères. Un cabinet en ville avec fort passage n’aura pas la même organisation tarifaire qu’un cabinet partagé de campagne avec des déplacements fréquents.

 

Optimiser son planning et son temps 

Dans une journée de travail, vous pouvez enchaîner 25 à 40 actes selon votre organisation :

L’enjeu est de trouver un équilibre entre qualité des soins, temps disponible et rentabilité. Un soin trop court peut nuire à la relation thérapeutique, mais un soin trop long peut mettre à mal vos finances.

Une solution : bien structurer vos créneaux, anticiper les temps de repos, éviter au maximum les lapins à coups de rappels de rendez-vous automatisés, mutualiser certains soins (lorsque pertinent) pour optimiser vos ressources, mais sans nuire au soin.

 

Proposer des soins complémentaires à tarifs libres

Certaines pratiques (hypnose, renforcement musculaire post-thérapeutique, éducation à la douleur chronique…) sont très recherchées par les patients. Elles ne sont pas remboursées et peuvent être facturées librement.

C’est une manière intelligente de :

  • compléter vos revenus ;
  • valoriser votre expertise ;
  • créer une différenciation au sein de votre patientèle.

À noter : ces soins doivent toujours être bien identifiés comme hors nomenclature pour éviter tout litige avec l’Assurance Maladie.

 

 

Fixer ses tarifs kiné libéral, un acte professionnel à part entière

Fixer ses tarifs kiné libéral, ce n’est pas simplement appliquer des chiffres : c’est faire des choix stratégiques, alignés à la fois avec vos charges, votre cadre réglementaire et votre vision du soin.

En résumé :

  • connaissez vos charges, déductibles ou non, pour ne pas naviguer à vue ;
  • respectez les règles de la NGAP si vous êtes conventionné ;
  • complétez avec des actes hors nomenclature quand cela a du sens ;
  • communiquez clairement vos prix pour rassurer et fidéliser vos patients.

Et surtout, gardez en tête que vos soins ont une valeur. Être un praticien libéral, c’est aussi savoir faire vivre son cabinet, sécuriser ses revenus et faire reconnaître son expertise.

Pour aller plus loin :

 

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