Blog 5 Devenir Kiné 5 Trop ou pas assez de kinés libéraux en France en 2025 ?

Trop ou pas assez de kinés libéraux en France en 2025 ?

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    En 2025, la kinésithérapie n’a jamais été aussi populaire en France. Mais derrière cette vitalité, un paradoxe persiste : certaines régions débordent de kinés, quand d’autres peinent à en trouver un seul. Alors, a-t-on trop ou pas assez de kinés libéraux dans l’Hexagone ?

    On ne va pas se mentir, le kiné a pendant longtemps été une profession négligée, pour ne pas dire méprisée, celui qu’on allait voir en dernier recours, quand le mal de dos avait déjà gagné et qui devait réaliser des miracles. Mais ça, c’était avant. Ou du moins, les choses évoluent, le kiné est devenu un acteur central du parcours de soins, presque aussi incontournable que le généraliste. Preuve en est, les cabinets se multiplient dans les quatre coins de la France (ou presque, on y reviendra plus tard). Autrement dit, la kinésithérapie n’a jamais eu autant le vent en poupe.

     

    Les raisons de cette montée en puissance sont multiples

     

    Au-delà de la démocratisation du métier, des facteurs sociaux viennent expliquer cela, en premier lieu, le vieillissement de la population. La France compte près de 21 % de plus de 65 ans, et les corps ne rajeunissent pas entre arthrose, lombalgies, rééducations post-opératoires. C’est triste à dire mais c’est là que la kinésithérapie entre en jeu. Mais il y a également le sport-santé qui a pris une place de plus en plus importante dans la société. Et la France ne déroge pas à la règle, au contraire. Les Français veulent bouger, mais sans se blesser ; et quand ils se blessent, ils veulent récupérer vite. Le kiné, c’est le coach du corps, version médicale. Enfin, il y a une évolution du regard sur la santé : en gros, on ne va plus chez le kiné pour réparer mais aussi pour entretenir et prévenir.

    Côté formation, les écoles se sont ouvertes, les places ont augmenté, et la profession s’est encore plus démocratisée. Résultat : la kinésithérapie est devenue une voie d’avenir, qui attire les jeunes, les reconvertis et les passionnés du mouvement. Mais derrière cette image de vitalité se cache une question qui divise : a-t-on aujourd’hui trop ou pas assez de kinés libéraux en France ?

     

    Une profession en pleine expansion

     

    Si on se focalise sur l’évolution de la profession de kiné au cours des dernières années, la progression est spectaculaire. En effet, si on remonte à quinze ans, en 2010, la France comptait environ 70 000 masseurs-kinésithérapeutes en activité. Cinq ans plus tard, ils étaient déjà 80 000, puis 95 000 en 2020. En 2024, selon les chiffres de l’Ordre national, on dénombrait près de 109 000 kinés exerçant en France, dont plus de 85 % en libéral ou en exercice mixte. Une hausse considérable et qui montre que la profession est en pleine expansion.

     

    Mais cette explosion n’est pas qu’une question de chiffres.

     

    Elle traduit une vraie démocratisation du métier. Là où la kiné était autrefois une profession à la fois masculine et urbaine, elle est aujourd’hui bien plus diverse : plus jeune, plus féminine, et mieux répartie sur le territoire. En 2024, près des deux tiers des nouveaux inscrits à l’Ordre sont des femmes, et l’âge moyen des kinés s’établit autour de 39 ans. Un renouvellement de génération qui change aussi la façon d’exercer : télésoins, travail en groupe, centres pluridisciplinaires, prévention en entreprise. Un métier qui se modernise et s’adapte aux évolutions du monde qui l’entoure.

    Comme évoqué précédemment, ce boom s’explique aussi par la reconnaissance croissante de la kinésithérapie dans le système de santé. Les médecins délèguent davantage, les patients consultent plus tôt, les parcours de soins se fluidifient. La pandémie de COVID-19 a aussi – paradoxalement – participé à cette tendance : entre rééducation respiratoire post-Covid, prévention de la sédentarité et prise en charge à distance, le kiné a prouvé son utilité bien au-delà du cabinet traditionnel.

    Et évidemment, soyons honnêtes, le libéral reste un modèle attractif, notamment pour l’autonomie et la flexibilité qu’il offre. Résultat : les jeunes diplômés, loin de fuir l’installation, s’y engagent massivement. Selon les chiffres de l’Assurance maladie, le nombre de kinés libéraux a bondi de plus de 13 % entre 2020 et 2024, une progression que peu de professions médicales peuvent revendiquer. Mais derrière cette vitalité se cache une réalité moins uniforme : car si la France compte de plus en plus de kinés, encore faut-il qu’ils soient là où on en a besoin.

     

    Le paradoxe français : trop ici, pas assez là

     

    Sur le papier, tout va bien : 154,5 kinés pour 100 000 habitants avec un chiffre en hausse constante ces dernières années. Néanmoins, dans les faits, c’est plus compliqué. D’abord car cette densité reste relativement faible en comparaison à nos voisins européens : en Belgique, on compte environ 356 kinés pour 100 000 habitants, plus du double. L’Espagne tourne autour de 220, la Suisse avoisine 260, l’Italie 200 et l’Allemagne 240. Bref, la France est loin du podium, alors même que ses besoins augmentent.

    Ensuite, parce que les inégalités territoriales sont criantes. À Paris, Montpellier ou Biarritz, on trouve des cabinets à chaque coin de rue. Dans certains départements d’outre-mer, en zones rurales ou montagneuses, c’est une autre histoire. En 2024, certaines régions affichaient plus de 200 kinés pour 100 000 habitants (PACA, Bretagne, Nouvelle-Aquitaine), tandis que d’autres tombaient sous la barre des 120 (Île-de-France hors Paris, Centre-Val de Loire, ou encore certaines zones de Bourgogne-Franche-Comté).

    Le résultat, c’est une France des kinés à deux vitesses : saturée dans les zones attractives, désertée ailleurs. À Montpellier, il faut parfois patienter des semaines pour décrocher un stage ou un emploi ; dans la Creuse ou les Ardennes, on vous déroulerait le tapis rouge. Les jeunes diplômés suivent logiquement les bassins de vie et la qualité de vie : mer, soleil, patients actifs, infrastructures modernes.

     

    Alors, que faire ?

     

    Plusieurs pistes émergent. D’abord, mieux réguler l’installation, comme c’est déjà le cas pour les infirmiers libéraux. Le sujet divise, car la profession reste attachée à la liberté d’exercice, mais certains y voient un passage obligé pour réduire les déserts de soins. Ensuite, développer les maisons de santé pluridisciplinaires, qui permettent d’attirer des kinés dans des territoires moins séduisants grâce à un travail d’équipe et à des conditions matérielles stables. Enfin, renforcer la formation et les passerelles régionales, pour inciter les jeunes à se former et s’installer dans leur région d’origine plutôt que dans les métropoles saturées.

    Et puis, il y a un chantier plus global : redéfinir la place du kiné dans le système de santé. Donner plus d’autonomie, développer les actes de prévention, mieux valoriser les soins à domicile, intégrer davantage la kinésithérapie dans les parcours de soins chroniques. Car au fond, le problème n’est pas tant le nombre que la cohérence de la répartition et de la reconnaissance. À bon entendeur.

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