Ces dernières années, ChatGPT est devenue l’IA la plus utilisée au monde. En tant que kiné, ChatGPT pourrait bien devenir votre allié pour alléger votre charge mentale et votre administratif, à condition de savoir où placer la limite. Voici donc comment l’utiliser efficacement dans votre quotidien de kiné, sans remplacer ce qui fait le cœur de votre métier, l’humain et votre expertise.
Il est fort probable qu’autour de vous, de nombreux proches/collègues/patients sont des utilisateurs réguliers de ChatGPT. « Dis ChatGPT, peux-tu me faire un résumé rapide de la seconde guerre mondiale », « Dis ChatGPT, fais-moi une liste de course pour moins de 30 euros avec des produits sains », ou encore « Dis ChatGPT, est-ce que la kinésithérapie est vraiment efficace ? » Aujourd’hui, il est possible de poser n’importe quelle question à cette intelligence artificielle qui vous répondra en quelques secondes, de manière plus ou moins pertinente. Plus que jamais, les nouvelles technologies et notamment l’intelligence artificielle prennent une place de plus en plus grandissante dans notre quotidien. Et votre cabinet de kinésithérapie n’échappe pas à cette vague numérique, que vous le vouliez ou non.
Si certains (zoomers) réfutent ces avancées technologiques, la grande majorité des professionnels de santé – et donc des kinés – les ont intégrés dans leur quotidien, avec prudence. Et ces avancées peuvent avoir un impact direct, concret et positif sur votre activité professionnelle, si elles sont utilisées à bon escient. Bien évidemment, l’IA ne va pas venir masser vos patients à votre place, ni faire de la mobilisation passive pendant que vous sirotez un café, mais elle peut néanmoins vous soulager sur de nombreuses tâches et ainsi permettre de vous libérer du temps et de la pression mentale (et ce fameux quart d’heure administratif qui grignote toujours votre pause déjeuner).
Le monde médical est plus que déjà concerné par ces évolutions. Certains services hospitaliers testent l’IA pour l’analyse de radios, des cabinets dentaires utilisent l’IA pour optimiser les plannings, et dans votre pratique de kiné, vous avez probablement déjà touché du doigt l’utilisation de logiciels pour vos dossiers patients. Alors pourquoi pas une IA conversationnelle pour vous aider à mieux organiser, rédiger et planifier vos semaines surchargées ?
ChatGPT, ce fameux logiciel dont tout le monde parle, est utilisé par des centaines de millions d’utilisateurs actifs dans le monde, et il pourrait bien devenir un allié dans votre pratique, non pas pour manipuler vos patients, mais pour vous accompagner au quotidien sur les autres tâches. Avant de lever les yeux au ciel en mode « encore un truc qu’on veut nous imposer », cet article est là pour vous expliquer concrètement ce que ChatGPT peut, et ne peut pas faire, pour vous en tant que kiné.
Sur quels aspects ChatGPT peut vous accompagner ?
Lorsque l’on parle d’avancées technologiques, l’IA revient systématiquement dans la discussion. Parmi ces intelligences artificielles, un nom ressort très souvent : Chat GPT. Pour les non-initiés ou les hermites, ChatGPT est un logiciel d’intelligence artificielle dont l’objectif est de répondre à toutes vos demandes et vos consignes. Pour les plus réfractaires aux intelligences artificielles, on vous rassure : l’idée n’est pas d’intégrer ChatGPT dans votre pratique de la kinésithérapie. L’objectif de cette IA est de vous soulager sur des tâches administratives et plus généralement, non médicales, comme par exemple la gestion de votre communication externe (réseaux sociaux, site internet, affichages au cabinet). Si vous avez une page Instagram ou Facebook pour votre cabinet et que vous souhaitez expliquer pourquoi la continuité des soins est importante ou annoncer vos congés d’été, ChatGPT peut vous proposer des posts clairs, engageants, adaptés à votre patientèle.
Il peut également vous aider dans l’organisation de vos plannings et gestion de modèles de messages Vous avez un patient qui oublie systématiquement ses horaires ? Vous souhaitez envoyer un rappel de manière polie et standardisée sans y passer votre pause ? ChatGPT peut générer des modèles de SMS ou d’emails de rappel que vous n’avez plus qu’à copier-coller, avec des formules de politesse adaptées.
ChatGPT peut également vous aider dans la création de documents d’informations (non médicaux) pour vos patients, en rédigeant par exemple des affiches et notices explicatives claires sur la gestion des annulations, le déroulement d’une première séance ou le respect des horaires. Cela réduit les incompréhensions tout en affirmant le cadre de votre cabinet, sans passer pour le kiné relou. En clair, ChatGPT peut être un bras droit mais ne doit jamais devenir la tête pensante de votre cabinet. Il peut vous accompagner sur certaines tâches, non médicales on vous le rappelle, mais ne doit jamais avoir un impact direct sur vos séances de kinésithérapie. Jamais.
Pourquoi ChatGPT ne doit pas devenir votre « second cerveau médical » ?
Si ChatGPT peut être un atout indéniable pour vos tâches administratives et organisationnelles, il est crucial de poser une limite : il ne doit jamais interférer dans votre pratique médicale en tant que kiné. En clair, ne lui demandez pas de plan de rééducation pour une entorse de cheville, ne lui demandez pas d’exercices personnalisés pour Madame Martin, et surtout, ne remplacez jamais votre expertise clinique par un texte généré par une IA. Et ce, même si votre patient vous sort fièrement « ChatGPT m’a dit de faire ça. »
Pourquoi ? ChatGPT n’est pas un dispositif médical. Il n’est ni certifié, ni validé pour délivrer un avis thérapeutique ou diagnostiquer une pathologie. Son modèle repose sur des données textuelles et n’intègre pas de prise en compte des données individuelles des patients (antécédents, comorbidités, état clinique). Il ne peut ni palper, ni évaluer la douleur, ni sentir les résistances musculaires. Et, même s’il peut générer des conseils génériques basés sur des données publiques, il peut mélanger des recommandations datées, ne pas intégrer les dernières recommandations de la HAS, ou proposer des exercices inadaptés.
Et n’oubliez pas, en tant que kiné, vous êtes responsable de vos actes et de vos choix thérapeutiques. S’appuyer sur une IA pour décider d’un traitement serait une faute professionnelle, car vous restez tenu à votre obligation de moyens (et de prudence), non transférable à ChatGPT. En cas de litige, aucun argument du type « C’est ChatGPT qui m’a dit » ne sera recevable. Le rapport kiné-patient, la capacité d’adaptation en séance, l’empathie et la pédagogie sont irremplaçables. Aucun prompt ChatGPT ne remplacera vos explications adaptées à l’âge, au contexte et à la psychologie de votre patient. Par ailleurs, l’Ordre des kinésithérapeutes recommande de considérer les IA comme des outils d’assistance uniquement sur les tâches non médicales. Leur usage sur l’analyse clinique, le diagnostic kiné, les conseils thérapeutiques ou le suivi de pathologies sort du cadre légal.
ChatGPT, un levier utile, mais qui doit rester à sa place
ChatGPT peut devenir votre assistant silencieux et polyvalent pour vous aider dans vos tâches non médicales, alléger votre charge mentale et vous faire gagner du temps. Rédaction de mails, création d’affiches, gestion de posts sur vos réseaux, aide à la veille réglementaire : tout cela peut être pris en charge, de manière fiable, rapide, sans fatigue ni soupirs.
En revanche, la frontière est claire : ChatGPT n’est pas un kiné, ne sera jamais un kiné, et ne doit jamais être utilisé dans vos décisions thérapeutiques. Le patient qui sort un « ChatGPT m’a dit de ne pas venir aujourd’hui » n’aura jamais raison : c’est votre expertise, votre diagnostic kiné, vos mains et votre savoir-faire qui priment. La technologie peut être une alliée précieuse si elle reste à sa place, vous permettant de vous concentrer sur votre cœur de métier, sans sacrifier votre qualité de soins ni la relation humaine avec vos patients.
