Comment évaluer le nécessaire pour démarrer ?
S’installer en tant que masseur-kinésithérapeute est une décision qui vous imposera, qu’importe l’endroit où vous exercerez, une bonne dose d’investissement personnel, de régler des charges importantes et de consacrer beaucoup de votre temps à la gestion administrative de votre cabinet.
Quant à vos revenus et au budget, ceux-ci varient en fonction de diverses conditions. Quelles sont les charges à prévoir ? Où s’installer ? Comment fidéliser ses patients ? Existe-t-il des aides à l’installation ou des exonérations pour les jeunes kinés libéraux ? Découvrez nos réponses à vos questions pour ne pas être pris au dépourvu et établir tranquillement une organisation et un budget prévisionnel.
Les charges fixes
Le poste principal de dépense : votre cabinet
Bien que cela soit un peu plus compliqué que cela, le coût de votre installation en libéral dépend fortement de l’emplacement de votre cabinet et du loyer que vous paierez (ou de la mensualité de votre prêt si vous êtes l’heureux propriétaire de votre cabinet, félicitations !)
Effectivement, un masseur-kinésithérapeute doit exercer dans un établissement mis en conformité et garantissant l’accès aux personnes à mobilité réduite, comportant trois pièces séparées :
- une pour effectuer les soins,
- une salle d’attente,
- des toilettes.
Donc il faut compter un peu de trésorerie d’avance si vous devez faire des travaux. Également à prendre en compte : le prix de votre loyer sera évidemment plus ou moins élevé selon le département et la localité dans laquelle vous exercez.
Votre matériel
Vous devrez effectivement investir pour acquérir (ou louer le cas échéant) les équipements indispensables à tout cabinet de kinésithérapie, en tenant compte des exigences professionnelles et des attentes de vos patients.
Petite liste des indispensables :
- table de massage,
- mobilier de rangement,
- équipements de base pour la rééducation (poids, bandes élastiques, rouleaux en mousse….),
- équipements d’hygiène (lingettes désinfectantes, draps à usage unique, poubelles à pédale, solutions hydroalcooliques…)
- affiches obligatoires.
Votre expert-comptable
Même si la signature d’une lettre de mission auprès d’un expert-comptable n’est pas obligatoire, on vous le recommande fortement. Ses conseils avisés et connaissances de votre métier et de ses obligations comptables et fiscales vous permettent de vous décharger de certaines tâches purement administratives et comptables. Vous gagnez ainsi du temps et de l’argent.
Nous, on vous conseille de contacter Comptasanté : ce sont des pros de la compta des professionnels de santé, ils pourront vous aider à optimiser votre rémunération, placez votre trésorerie, anticipez vos charges sociales, le tout grâce à des conseils personnalisés.
Votre logiciel de gestion de cabinet de masso-kinésithérapie
Côté logiciel, ne lésinez pas : cet outil peut devenir votre meilleur allié ou votre pire ennemi en fonction de votre choix ! Prenez le temps d’évaluer vos besoins, de comparer l’offre existante, et n’hésitez pas à demander des démos : elles sont souvent gratuites.
On vous recommande évidemment de tester Topaze ! Notre logiciel de gestion et de facturation vous permet de gérer votre cabinet de manière simple et efficace.
Accessible depuis n’importe quel navigateur, Topaze propose une application mobile intuitive pour accompagner vos patients partout, en salle de soins comme à domicile.
Notre solution est :
- Éligible à l’aide FAMI (on vous en dit plus un peu plus bas),
- Agréé Sesam Vitale, MS Santé, SCOR, ADRi et DMP compatible,
- accessible sur Mac, PC, Android, iPhone, tablette et smartphone.
Vous pouvez facturer depuis votre cabinet ou à domicile rapidement, vous avez accès à vos données partout et tout le temps, partagé ou non avec vos collaborateurs, et notre accompagnement est humain et très réactif : l’assistance est illimitée et la migration de vos données assurée.
Vos contrats d’assurance
Quand on est kinés en libéral, certaines assurances sont obligatoires, d’autres sont facultatives.
Les obligatoires :
- la Responsabilité Civile Professionnelle (RCP) : comptez une centaine d’euros par an ;
- l’assurance pour le local professionnel : il y a beaucoup d’offres sur le marché, mais estimez ça à un peu moins de 1000 € par an ;
- l’assurance de votre véhicule : idem ici, n’hésitez pas à comparer, on peut aller facilement du simple au double en fonction de l’assureur (comptez entre 150 € et 400 € par an).
Les facultatives (mais fortement recommandées) :
- la prévoyance,
- l’assurance volontaire Accidents de Travail-Maladies Professionnelles (AT-MP),
- la complémentaire santé,
- la complémentaire retraite.
Les charges variables
Et oui, en plus de tout ça, vous devez aussi endosser des charges variables qui sont déterminées en fonction de votre chiffre d’affaires, mais aussi de vos frais de déplacement (heureusement en partie compensés grâce au barème kilométrique).
- La Contribution Sociale Généralisée (CSG), non déductible
- La Contribution au Remboursement de la Dette Sociale (CRDS), non déductible
- La Contribution à la Formation Professionnelle (CFP), déductible
- La Cotisation Maladie.
Sans oublier… vos impôts.
D’une manière générale, il a été calculé que l’ensemble de ces charges qui vous sont imposées sont de l’ordre de 45% de votre chiffre d’affaires annuel. D’où l’utilité d’avoir un peu de cash d’avance et de fidéliser rapidement sa patientèle.
Comment construire sa patientèle ?
Au regard de la loi, une patientèle est considérée comme « incessible », mais il est autorisé qu’un kiné, souhaitant réduire ou arrêter son activité, puisse prendre diverses dispositions à l’égard de l’un de ses confrères.
Vous avez donc deux possibilités : acquérir une patientèle auprès d’un masseur-kinésithérapeute cessant d’exercer, ou alors trouver vos propres patients.
Acquérir des patients
De la manière la plus simple, vous pouvez opter pour le rachat des parts d’un masseur-kinésithérapeute exerçant en cabinet. L’avantage se trouve dans le fait que les charges sont réparties entre tous les associés, mais surtout, vous démarrez sur une patientèle existante.
Si vous optez pour l’acquisition d’une clientèle, le coût de ce transfert déterminé d’après justificatifs, représentera 40 à 60% de la moyenne du chiffre d’affaires brut des trois précédentes années.
L’ancienneté du cabinet, l’équipement, l’emplacement, la concurrence, la possibilité de reprise du local, etc. sont des facteurs qui serviront à déterminer le pourcentage qui permettra de calculer le prix de la patientèle.
Le masseur-kinésithérapeute « vendeur » s’engage aussi à vous céder son matériel et à vous aider à faire la transition en vous introduisant auprès des patients.
Il est compliqué de vous indiquer un ordre de prix en ce qui concerne le rachat d’une patientèle car celui-ci peut être très fluctuant. Cependant, il s’agit très certainement de l’option la plus sûre et la plus commode. Si vous choisissez cette formule, vous aurez les outils et l’aide nécessaires pour démarrer du bon pied.
Créer son cabinet et trouver ses patients
Si vous souhaitez partir de zéro, il vous faudra créer votre cabinet. Si vous choisissez de vous installer dans une zone sous-dotée, vous aurez droit à des aides versées par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (on fait le point sur les aides juste après).
Certes, vous ferez peut-être plus de route, mais le manque de concurrence dans votre région d’élection vous permettra de vous constituer une patientèle très rapidement.
En d’autres termes, si vous vous installez dans une région où la concurrence est grande, il vous faut disposer d’un fond de roulement important pour pouvoir couvrir vos dépenses et garantir vos revenus lors de vos premiers trimestres d’activité. En effet, se former une patientèle stable, cela peut prendre un peu de temps.
Les aides à l’installation
Bien choisir son lieu d’installation
Le zonage des masseurs-kinésithérapeutes comprends 5 catégories de zones :
- très sous dotées
- sous dotées
- intermédiaires,
- sur dotées,
- très sur dotées.
Pour lutter contre la désertification médicale, l’Assurance Maladie propose des contrats incitatifs pour les kinés exerçant en zone très sous dotée ou en zone sous dotée.
3 contrats incitatifs existent pour les installations dans ces 2 types de zones :
- Le Contrat d’aide à la création d’un cabinet de masseurs kinésithérapeutes (CACCMK) : pour l’installation d’un kiné libéral, concerne les professionnels décidés à créer ou reprendre un cabinet de kinésithérapie.
- Le Contrat d’aide à l’Installation des Masseurs-Kinésithérapeutes (CAIMK) : pour rejoindre un cabinet déjà existant
- le Contrat d’Aide au Maintien d’activité des Masseurs-Kinés (CAMMK) : il ne concerne pas directement l’installation des kinés libéraux, mais se concentre sur les professionnels déjà installés dans les zones sous dotées pour les aider à continuer à exercer.
Faire financer vos équipements
Pour ce faire, il existe le FAMI : le forfait d’aide à la modernisation et à l’informatisation. Il s’adresse bien à tous les kinés libéraux et concerne l’aide à la télétransmission proposée par l’Assurance Maladie. Pour pouvoir en bénéficier, vous devez satisfaire à 5 critères:
- Disposer d’un logiciel métier avec DMP
- Utiliser une solution de télétransmission conforme au cahier des charges SESAM-Vitale
- Utiliser la solution SCOR pour l’envoi des justificatifs sous forme dématérialisée
- Attester d’un taux de télétransmission supérieur ou égal à 70 %
- Disposer d’une messagerie sécurisée de santé (MSS)
Bon à savoir le FAMI peut être majoré de 100 € dès lors que le kiné remplit une des 3 conditions suivantes :
- Participation à une ESP (équipe de soins primaires),
- Exercice dans une CPTS (communauté professionnelle territoriale de santé),
- Exercice dans une MSP (maison de santé pluriprofessionnelle)
Bonus supplémentaire : dans le cadre du FAMI, vous pouvez également bénéficier d’aides supplémentaires pour vous équiper, en présentant les factures correspondantes. Le montant de ces aides est limité à :
- 350 € pour les équipements de vidéotransmission (cela inclut les abonnements aux solutions techniques existantes), entre autres afin de pratiquer le télésoin,
- 175 € pour des équipements connectés (stéthoscope, oxymètre,…)
Conclusion :
Oui, l’installation kiné représente un coût, et oui ce coût compte aussi pour votre santé mentale, mais heureusement, 1. vous n’êtes pas seul, et 2. des aides financières existent !
Et vous, comment vous êtes-vous lancé dans le libéral ? Quels sont les obstacles que vous avez rencontrés ? Avez-vous acquis ou monté votre patientèle ? Partagez votre expérience pour enrichir celle des autres… Et si vous avez besoin d’aide, Topaze est bien sûr à vos côtés ! Besoin d’un coup de pouce pour bien démarrer ?
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